Allez Crime de fidélité 2L'affaire Speidel En 1956, à peine dix ans après la fin de la guerre, un général allemand, Hans Speidel, fut nommé à la tête des troupes terrestres de l’OTAN. Le général Speidel n’était pas n’importe quel général. Il avait une grande affinité pour notre pays où il accomplit la majeure partie de sa carrière. En 1914, il fut volontaire pour venir combattre en France. De 1933 à 1935, il occupa un poste d’attaché militaire à l’ambassade allemande à Paris. Il est soupçonné de la mise en place de la 5e colonne mais aussi d’être le commanditaire de l’assassinat du roi de Yougoslavie et de Lucien Barthou à Marseille. En juin 1940 il arrive à Paris dans l’état-major de von Stülpnagel, est nommé chef de cet état-major, participe à la rédaction du traité d’armistice, reçoit Hitler à Paris lors de la visite du dictateur. Il conservera ce poste jusqu’au printemps 1942 et sera donc à ce titre responsable de toutes les opérations de police allemande et de l’exécution des otages de cette période. Après un séjour sur le front Est, en URSS, il reviendra en France au début de 1944 comme chef d’état major de Rommel à la tête de l’armée de l’Ouest qui s’apprête à faire face au débarquement des alliés. Il trempera dans le complot raté contre Hitler du 20 juillet 1944. Il sera arrêté par la Gestapo, jugé par un tribunal d’Honneur, mais il sera le seul des conjurés a être acquitté. Tous les autres seront condamnés à mort. Il doit à sa "participation" à ce complot une réputation de Résistant… Ainsi il ne sera jamais inquiété après la guerre, sera promu au plus haut niveau de l’état de la RFA, conseiller d’Adenauer, puis chef de l’OTAN, car il a su se forger un CV de résistant. On peut juger si sa nomination au commandement de l’OTAN (dont la France était membre à cette époque) remua de funestes souvenirs dans la tête de beaucoup de français, dans les milieux de la Résistance et de la déportation. En 1957, des fils de fusillés et de déportés en âge d’accomplir leur service militaire refusèrent de servir sous ses ordres. Dans une lettre adressée au Président de la République ils déclaraient vouloir accomplir leur service militaire mais pas sous les ordres d’un homme qu’ils pouvaient considérer comme l’assassin de leur père. Vingt et un jeunes fils de martyrs, pupilles de la nation, furent arrêtés alors que cent trente autres avaient fait le même serment. J’ai été emprisonné en 1956-57, pour avoir refusé d’accomplir mon service militaire sous les ordres de ce général. La raison de mon refus était que mon père avait été déporté à Auschwitz après avoir passé un an à Compiègne. Il fit partie du convoi du 6 juillet 1942 dit des 45000. Le général Speidel était peut-être le responsable de sa déportation J’ai décidé d’écrire le «´livre de l’affaire Speidel», car une formidable campagne de solidarité s’engagea dans tout le pays en notre faveur, montrant l’indignation soulevée par cette nomination provocatrice. Cela ne doit pas être perdu. Jean-Claude Faipeur
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